Une campagne coordonnée de désinformation russe cible S.T.A.L.K.E.R. 2 — un jeu vidéo très attendu, développé par le studio ukrainien GSC Game World, devenu un symbole de la résilience ukrainienne face à l'agression prolongée de la Russie.

Une fausse vidéo est diffusée via le messager Telegram et par courriels, affirmant que S.T.A.L.K.E.R. 2 est utilisé pour des processus de mobilisation en Ukraine et qu'il collecte prétendument les données personnelles des joueurs, telles que les noms, adresses IP et localisations. La vidéo prétend également de manière fallacieuse que GSC Game World collabore avec le gouvernement ukrainien.

La vidéo, qui présente faussement S.T.A.L.K.E.R. 2 comme un outil pour le gouvernement ukrainien afin de suivre d'éventuels conscrits, prétend que le jeu collecte secrètement les données personnelles des joueurs. Ce contenu inclut des images du jeu et déclare qu'un programme intégré dans le code du jeu collecte des informations telles que les noms des joueurs, adresses IP et leurs localisations, en transférant ces données chaque seconde.

« Ce jeu ukrainien, S.T.A.L.K.E.R. 2, aide le gouvernement à localiser les citoyens aptes à la mobilisation », déclare le narratif de la vidéo. Elle affirme aussi que GSC Game World a conclu un accord avec le gouvernement ukrainien pour aider à la mobilisation en échange d'un soutien financier pour terminer le jeu. Cependant, ces affirmations sont totalement infondées.

GSC Game World, le studio derrière S.T.A.L.K.E.R. 2, n'a pas encore répondu officiellement, mais il n'existe aucune preuve pour soutenir les affirmations de la vidéo. De plus, le filigrane WIRED est une contrefaçon — WIRED a confirmé qu'il n'a pas créé ni soutenu cette vidéo.

La vidéo est diffusée par le même réseau d'agents de désinformation qui a précédemment ciblé des journalistes et organisations médiatiques, dont l'agence de presse française AFP et le média numérique 404 Media, dans le cadre de l'opération « Matryoshka ».

Selon les recherches des experts du Digital Forensic Research Lab (DFRL) du Conseil Atlantique, ces efforts de désinformation font partie d'une stratégie plus large visant à saper la réputation de l'Ukraine et de ses alliés, notamment les pays de l'OTAN. En remplissant Telegram, les réseaux sociaux et les boîtes mail des journalistes de faux narratifs, la campagne cherche à semer la méfiance vis-à-vis des médias indépendants et à gaspiller le temps des journalistes en diffusant de fausses histoires.

Il est notable que la propagande russe utilise des récits et accuse les développeurs ukrainiens de ce à quoi le jeu russe Atomic Heart était associé, à savoir la fuite de données utilisateurs aux autorités gouvernementales.

Étant donné l'importance de S.T.A.L.K.E.R. 2 pour l'industrie du jeu vidéo ukrainien et l'Ukraine en général, il n'est pas surprenant que les efforts de désinformation russes ciblent le jeu, en essayant de miner son succès et son importance culturelle. Cependant, malgré cette attaque de propagande, S.T.A.L.K.E.R. 2 reste un symbole de la détermination de l'Ukraine, et sa sortie témoigne de la résilience du peuple ukrainien et de sa lutte continue pour la souveraineté.

Alors que la guerre se poursuit, le ciblage de S.T.A.L.K.E.R. 2 par les agents de désinformation russes est un autre exemple de la manière dont les médias et produits culturels peuvent devenir des instruments puissants dans la guerre de l'information mondiale.